Naissances.
Vide, Silence, volutes incolores du néant.
Calme, sérénité,  …,  volupté.
Volupté ?
Jouissance !
Éclat, lumière, cri et déchirure.

En une seconde infinie, le temps d’un souffle, une membrane s’est déchirée.
Les sens ont explosés.
La lumière jaillit, défiant l’entendement.
La lumière soulève le voile de l’obscurité. Naissance de la vie, naissance de la mort.
L’énergie pénètre le vide, le remplit, le fait sien. Lui, se cabre. Il voudrait la contenir.
L’énergie se fait matière, supprime le vide.

Première contraction, mort-vie, silence-bruit, matière-néant.
Le mouvement naît, la matière s’étend à la recherche des limites d’un néant qui se cache. La matière se disperse en un mouvement circulaire, surfant sur les ondes de cet éclat originel.
La matière n’est que poussière, infime. Poussières expulsées en un cri sourd, courant à l’infini. La matière se sépare, les poussières s’entrechoquent. Le chaos naît de la course d’une lumière aveuglante et d’un vide empli de scories brulantes.
Seconde contraction, les poussières traversées d’éclats d’énergies lumineuses se déploient aux confins du rien, l’univers naît à lui même.
La lumière jusque là blanche, aveuglante se diffracte à l’approche des nébuleuses d’escarbilles virevoltantes. Le rouge apparaît, le bleu, le jaune, le vert. De nouvelles ondes colorent cet univers balbutiant, réchauffant ou refroidissant au gré des diffractions, la matière traversée.

Contraction, diffraction puis attraction.
Le chaos crée le mouvement, les poussières s’entrechoquent, se mêlant, s’attirant, s’agglomérant. Des poussières naissent les particules. Traversées de traits de couleurs, elles se transforment en atomes, puis combinaison d’atomes.

Troisième contraction, le temps est né, là, à cet instant.
Le temps passe et construit à l’infini des milliards de combinaison d’atomes. Le temps s’amuse, joue, jongle, répète à l’infini l’assemblage de ces nouveaux éléments. Une seconde, une heure, un jour, un mois, un an, tout cela n’est rien. Le temps s’oublie dans les abîmes de la construction. Des nuages de poussières aux comètes givrées, des agglomérats aux étoiles brulantes, le temps s’essaie. Un assemblage instable et tout explose en poussières d’étoiles. Le temps admire son œuvre, ses feux d’artifices, ses systèmes solaires où l’équilibre se cherche, se trouve dans l’attraction-répulsion des planètes.
Les contractions se sont atténuées après quelques milliards d’années.
Le néant a accouché d’un univers glouton, avide de croissance et d’expansion. Les premières contractions passées, des ondulations, circonvolutions ont donné forme à l’univers, le composant de multiples galaxies comme autant de cellules souches. Ici se trouvent des pépinières d’étoiles où naissent les astres, soleils, planètes, et comètes. Là bas, un trou noir où la lumière originelle n’a pu s’immiscer, trace d’un combat toujours d’actualité vide-matière, énergie-néant.

De la pépinière d’étoiles au trou noir, dans un mouvement circulaire, les astres se meuvent se laissant croire qu’ils ont l’éternité pour eux.