Il est là, immobile, planté près d’une allée qui part de l’Albert Memorial pour traverser Kensington Gardens. C’est une matinée de solitude, découvrir Londres à pied, flâner au gré du temps et des noms de stations de métro. Leicester Road, Kensington Palace, Tottenham Court Road, tous ces noms évoquent le bonheur d’être à Londres, la découverte de la liberté retrouvée.
Il est là, puissant, planté au milieu d’une clairière. Il a fière allure. Sa prestance m’attire tel un aimant. Je l’admire de loin.
Une légère brume entoure son feuillage vert cendré. Autour de lui, les autres semblent plus délicats. Comme dans un écrin de feuilles à peine écloses, ses feuilles couleur proche de l’amande, le rendent encore plus attendrissant.
Son tronc, vigoureux et puissant encre ses multiples racines dans un sol nourricier. Accroché solidement à la terre, il s’élève vers le ciel, lançant ses branches de toutes parts, formant un dôme, un abri sous lequel j’ai envie de m’étendre. Plus je m’avance vers lui, plus j’en prends la pleine mesure. Deux paires de bras ne suffiront pas à en faire le tour.
Je m’approche et découvre le plaisir de l’observer en détail. Les creux de son écorce s’affirment comme les rides du temps. Il vit là, indifférent au temps qui passe, laissant les générations d’humains passer à ses côtés, admiratives ou aveugles à sa beauté. Son écorce a-t-elle été caressée par la main d’un roi ou d’une courtisane ?
Ses racines plongent dans la terre humide. Une terre riche de toutes ces feuilles en décomposition, tombées automne après automne. La terre humide de la rosée du matin, exhale le parfum mélangé du champignon, de l’herbe coupée et de la terre de labour fraîchement retournée. Ces racines puisent toute sa nourriture au sein de ce terreau bienfaisant pour la transformer en une sève qui lentement se propage jusqu’au plus hautes branches.
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