Mon pays a longtemps été un désert sans horizon.
Aujourd’hui cela n’est plus.
Mon pays est aussi vaste qu’étroit,
Aussi haut que bas,
Aussi long que large,
Mon pays est un tout.
Les arbres y sont verts, la terre rouge.
Mon pays est en vie, tout y roule, coule, bouge.
Dans mon pays, on peut s’y perdre pour se mieux retrouver,
On peut s’y noyer pour naître à nouveau,
On peut tomber dans de profondes abîmes,
Pour découvrir l’horizon au sommet de la plus haute montagne.
Dans mon pays, j’ai trouvé la liberté au fond d’une prison.
Dans mon pays, il y a quelque part une cahute,
Un nid dans lequel tous les soirs je m’endors.
Mon pays, je le parcours chaque jour,
A pas comptés, à pas menus, ou à grands pas,
Le nez plein soleil, les bras ballants,
Ou encore voûtée, avec une canne.
Parfois, je l’exècre et voudrais conquérir le pays voisin,
Ca a l’air si joli là bas.
D’autres fois, il m’indiffère,
Être là ou ailleurs … à quoi bon.
Mais le plus souvent, je le sens là au fond,
En moi, il me nourrit autant que je le nourris,
Et sans lui, je ne serais qu’un pétale de rose
Qui vole au gré du vent.
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